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DENIS MALARTRE

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SUR LES OBJECTALES (II)

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SUR LES OBJECTALES... (I)

1986

Denis Malartre, NYC - 1986

 

Ces photographies sont nées d’un ras-le-bol.

Avant toutes choses elles contestent la réalité, la rue (qui est mon passé photographique et le passé commun de presque tout le monde de l’image). Elles ne sont ni furtives ni accidentelles ni automatiques (elles ne viennent pas du surréalisme). Elles partent du désir de fermer la fenêtre. Elles sont d’abord des photographies. En dehors de la narration, elles ne se veulent pas non plus autobiographiques. Elles racontent les constituants, on pourrait dire les organes, d’une image.

Elles se constituent dans l’espace classique de la chambre noire, mais un espace unique, simple, pratiquement réduit à son signe le plus simple. Elles parlent de l’illusionnisme de l’espace. Elles rencontrent la surface plane du papier.

 

Elles se constituent dans une lumière moyenne à faible contraste ; elles ne sont parfois que grises. La surface est d’une granulation moyenne (néanmoins visible) qui module quelques valeurs qui ne décrivent aucune matière (sinon la matière photographique). L’ombre est aussi réduite à son minimum, sans jamais boucher, sans amener de profondeur trop grande.

 

Elles se constituent autour d’un objet, à la fois surface et signe, une ligne, une bande d’une largeur non écrite d’avance, parfois multipliée (par trois) et posée au centre (approximatif) de l’image.

Elles sont enfin constituées d’une profondeur de champ réduite (à pleine ouverture ou presque) pour que l’objet soit décrit d’une manière mineure. Peu de netteté, donc peu de description.

 

Je choisis de considérer de près l’image photographique (son procès de fabrication) pour montrer avec plus de précision des images et non des réalités, des objets (comme des objets d’art) qui prennent la dimension d’un tableau (non d’une peinture).

 

Parfois pourtant la sensualité, un certain romantisme gagnent l’image. Cela vient contredire cette volonté dépouillée. Peut-être est-il impossible de faire autrement ? Je continue. Je continue à trouver des images dans les coins. Cela a l’air absurde. Je trouve ça beau.

 

Denis Malartre

“A propos des photos du mois de novembre”,

6 décembre 1986

 

 

 

 

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